Barbarin abst
« La famille et la fête. La situation des pays économiquement développés. »
Note en vue d’une intervention à la fête des familles à Milan (mai 2012)
Envoyé à Milan par Catherine Le Toux.
On entend souvent dire que les pays riches et développés ont perdu à la fois le sens de la famille et le goût de la fête.
Pourtant, tous les sondages redisent que la famille reste largement en tête des valeurs auxquelles nos contemporains tiennent. Et puis, il suffit de voir les yeux écarquillés de l’enfant devant les bougies d’un gâteau d‘anniversaire ou devant le cadeau qu’on détache du sapin de Noël pour se convaincre du contraire. Et que dire de la joie des grands-parents quand ils se sentent entourés de tant d’amour, le jour de leurs 80 ans ? On reste émerveillé de la concertation, du soin et même du souci des détails qu’il a fallu pour organiser la fête, décorer la table, choisir un cadeau… Que de temps et quel talent aussi ont été nécessaires pour composer à l’intention de celui qu’on fête une chanson ou un discours, où tant de souvenirs sont évoqués dans un mélange d’ironie et d’affection !
En pensant aux fêtes de famille, l’expression de l’Evangile qui me revient à l’esprit, c’est «… l’amour que vous aurez les uns pour les autres ... » Les gestes et les paroles communautaires permettent de manifester des sentiments que la timidité ou la pudeur nous auraient empêché d’exprimer simplement. Ces moments de fête restent profondément gravés dans la mémoire d’une famille et y instaurent une relation nouvelle.